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Aimela

Poèmes divers 8 mars 2008
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Slam

Au clair de la lune, laissez moi vous raconter,
La triste et sanglante histoire d’objets abandonnés.
Sur la table, se tenait un tapis aux couleurs africaines.
Noir, jaune, rouge, elles chantaient leurs fredaines.
Pierrot, le réveur a laissé dessus un livre entrebaillé,
Une page à nu dont les mots ont perdu leur pudeur ;
Fou, le lecteur l’a dévoré jusqu’à plus d’heures...
Près du livre une cigarette se consume d’amour
Dans un cendrier empli de regrets et de non retours.
Elle en pince pour un pot de terre marron et noir,
Celui-ci n’a que faire de l’émoi, du désespoir.
Il discute avec ses amis, les stylos et crayons
De la vie, de la mort, des humeurs et des passions.
Il me fallait ici trouver une rime, j’ai trouvé gigolo ;
Ce n’est pas mal, me direz vous, un brin... rigolo.
Ne cherchez pas les cahiers, ils sont maffieux,
Sans aucune fierté il ont déserté les lieux,
Courant vers une douce évocation du café.
Moi aussi, je suis veule, je lui cours après...
Ah ! l’arome du nectar qui fait battre tant de cœurs,
Pour une seule de ses tasses, je me lèverai de bonheur.
Seulement, il aiguise les nerfs et la langue des copains
Qui je vous assure, ne sont pas domincains.
Des rires, des mots, des chants tout volait, tout fusait .
Il ne manquait plus qu’ils se mettent à danser,
Sur le pont d’Avignon, on y danse tous en rond.
Les mots ont dévoilé leur secret du tréfond...
A la suite d’une fuite d’encre, le stylo n’est plus...
Le crayon, la mine abattue, dans le pot est chu.
La cigarette dans ses cendres s’est noyée,
Pour une ultime volute, le feu l’a cisaillée.
Dans un dernier sursaut le livre s’est refermé,
Laissant ses secrets à jamais dans l’éternité.
Le tapis, seul s’est chiffonné sur lui même,
Interdisant aux hommes pour toujours les je t’aime...
Pierrot ne retrouvera plus sa colombine,
Arlequin l’a délivré de son humeur chagrine.

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