Pareille à ce désert qui ondule et qui danse,
Je suis tantôt douceur, tantôt couleurs moirées,
La chaleur destructrice dans laquelle j’avance
Met mon âme en exil, à s’en désespérer…
Sur mon cœur en tourment, les ombres vont et viennent
Obscurcissant mon ciel, provoquant bien des peines.
Dans le gris de tes yeux, je vois perler des larmes
Formant un lac profond créé par mes alarmes…
Mon étoile pourtant scintille à mes côtés
Luisant de mille feux, allumant mon été,
Tu m’as donné ton nom, faut-il que je regrette
Ces chaînes du bonheur que tu m’avais offertes ?
Je me sens prisonnière de ces mots de douleur
Enfouis au fond de moi, auréolés de pleurs.
Pourquoi mes lendemains me semblent imparfaits ?
J’ai en main ton amour et je veux le garder…
Peux-tu être celui qui guidera mes pas
Ailleurs qu’en ce chemin où le néant me noie ?
Veux-tu que cette vie qui me fait peur sans cesse
Ressemble au paradis naissant de tes caresses ?
Tant de jours sont passés et mon âme est nomade…
Elle sombre doucement enlisée par le poids
De ces incertitudes qui tombent en cascade
Effaçant peu à peu la trace de nos pas…
Je voudrais m’endormir, revenir en arrière
Revivre cet espoir que j’avais mis en toi,
Mais je sais qu’à présent la force des prières
Ne pourra rebâtir ce qui est loin déjà
Alors, je vais marcher dans ces dunes arides
Faites du souvenir d’un passé si présent,
Pour trouver ce jardin que mon esprit lucide
Voudrait illusionner comme un enchantement…
Extrait de "Fugitivement" publié aux éditions Edilivre.