Il est des sons, des mots à l’impossible étreinte ;
Ils traversent les murs sans perte ni fracas
Et passent du non sens au silence, au trépas,
De l’espoir d’un retour au râle d’une plainte.
Sur la portée d’amour la romance bougonne ;
Une sourde colère agite la raison
Et l’ambiance se mue en sa triste saison :
Il fait gris il fait lourd et l’oreille bourdonne.
La tourmente s’approche et le tonnerre gronde ;
La tempête enveloppe et l’espace et le temps,
Les mots sifflent mauvais sur les sons émouvants
Faisant taire soupirs chuchotant à la ronde.
Dans l’œil de l’ouragan toupille une névrose
A la forme brisée du désir orphelin ;
Blessée en son orgueil, rageuse en son chagrin,
Elle souffle rancœur, défaut, noire nécrose.
Si le vent se déchaîne et saigne l’amertume,
Il ne sert d’affronter l’injustifié courroux,
De verser chauds sanglots suppliant à genoux
Ou prétendre adoucir un ciel pris dans l’enclume.
Il est des sons, des mots d’où jaillit la colère,
Le côté sombre honteux de l’animal humain,
Le manque de confiance en lui et en demain,
L’aveu dissimulé d’une faiblesse fière.
© Octobre 2005