Aux errances, lie d’aimer
Aux tantales, soif d’aimer
Aux noirs, plaisirs enjoués
Aux cendres, oublis voilés
Je dis adieu.
Aux cités, bonheurs mutés
Aux clichés, rares familiers
Aux épreuves, magie née
Aux saints, sabots illuminés
Je dis merci !
Aux sourires, enfance édentée
Aux comptines, encor’ fredonnées
Aux cahiers biffés, écoliers
Aux frimousses, mil’ fois bordés
Je dis merci !
Aux voyages, mer méditerranée
Aux lagunes, éphémères beautés
Aux pourpres soleils des flots embrasées
Aux étoiles vivantes, vœu secret
Je dis merci !
Aux soirs, auprès de l’âtre allongés
Aux suifs, pâles confidents consumés
Aux verres vaillants, mille espoirs levés
Aux jours fripons, extases susurrées
Je dis merci !
Aux mots, aux matins griffonnés
Aux temps, à la Vie conjugués
Aux écrits, pensées sublimées
Aux souvenirs, marbres gravés
Je dis merci !
Et je suis né, ce merci là,
Pour le dire. Mieux, le clamer !
Ce fol amour qui roucoula
sur dix-huit années étalées
Que rêver fors le retrouver !
Patience ou bien longueur de temps.
Serait-ce encore vrai ? Et pourtant...
…Hélas, Je le sais.
Ce temps a été.
Il a trépassé.
Résigné enfin il faudrait
Oser dire adieu à jamais
Puis contempler filer mon doux passé
Puis contempler voguer ma Tendre Aimée.
Puis rentrer aux errances. Supplicié.
19 avril 2006