La rue pue la sueur et le mauvais alcool,
Sur un banc délabré, un vieux coolie picole,
Des filles aux comptoirs, des marlous dans le noir
Pat Pong convie la foule aux voluptés d’un soir.
Un touriste rougeaud éponge son front moite,
En lorgnant l’oeil vitreux l’intérieur d’une boîte
Où des gamines nues accrochées à des barres
Lascivement remuent sous les néons criards.
Crissement de la soie sous un ongle carmin,
Frémissement des chairs au conctact de la main,
Soudain s’égrène un rire, un léger gloussement,
Qui s’éteint éperdu dans un gémissement.
Posé sur un chevet un paquet de billets,
Au milieu d’un grand lit, un corps déshabillé,
Se reflétant sans fin sur des miroirs dorés
Illusion d’infini, de monde inexploré.