J’en ai cueilli des fleurs
Aux parfums capiteux
J’ai tranché quelques cœurs
On m’a pas rendu mieux
A grands coups de ciseaux de taille
Rien que des amourettes
Sans raison ni passion
Des cachous, des bleuettes
Avec pour condition
Qu’ell’ dur’ le temps d’un feu de paille
A trop vouloir trier
Le bon du mauvais grain
A force de guetter
L’idéal féminin
La diète a vidé mes entrailles
La famine a frappé
Asséchant mon jardin
J’ai du me contenter
De quelques bouts de pain
Renonçant à faire ripaille
Puis un jour fastueux
Que je n’attendais plus
Un mardi soir pluvieux
A l’automne venu
Arrive le temps des semailles
Elle ouvre grand ses mains
Diffusant à tous vents
Des tonnes de câlins
Qui sentaient le printemps
Il n’y a que son odeur qui m’aille
La semence a germé
Au creux de mes sillons
Faisant pousser le blé
Jusque dans ma maison
Alors j’ai rangé mes cisailles
Moi j’ai tout pris chez elle
Rien n’est bon à jeter
J’ai caché sous mes ailes
Le bon grain et l’ivraie
Il n’est d’éclaircie sans grisaille
La plus belle des fleurs
Arbore ses piquants
Pour protéger son cœur
Des assauts du gros temps
En s’abritant sous les broussailles
Mieux vaut laisser pousser
Le bonheur à foison
Plutôt que décider
Du mauvais ou du bon
Chez elle il y a tout qui vaille
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Une vieillerie, qui n’avait pas rencontré un franc succès, alors je lui donne une deuxième chance....