Quand vint le mauvais vent qui le fit choir de sa falaise
Il a cherché longtemps l’éclat de ses grands yeux de braise
Au fin fond des glaciers, dans les volcans et leur fournaise
N’y ayant rien trouvé, il s’est défilé à l’Anglaise
Avec sa clef des chants il cloitre ses vieilles rengaines
Il entr’ouvre son cœur pour la chanson d’une sirène
Puis il s’envole ailleurs vers un ange ou une murène
Au buffet du bonheur, il pique mais il goute à peine
Il tend son paramour contre les flèches qui traversent
Il marche dans les clous contre les autos qui renversent
Ecoute la météo pour éviter les jours d’averse
Pour fuir le bruit des villes, il prend des chemins de traverse
Puis il suit le sentier qui mêne aux amours buissonières
Il saisi ses regrets et les jette par la portière
Au coin d’un carrefour il embarque une passagère
Pour une heure ou un jour, ou pour une semaine entière
Son ami le mistral soufflera son livre d’images
Au détour d’une page il verra passer un visage
Elle l’invitera à venir dormir sur sa plage
Il s’y allongera, pour encore un nouveau voyage