Il est un murmure, une charmante musique
Aux sons mélodieux, un rythme frénétique ;
Sous l’émoi il chavire et, dans le bleu des flots
Que le ciel azure, il suit le fil de l’eau.
Comme un ruban d’amour, il se noue, se dénoue ;
Rond comme un anneau d’or, il épouse le nu,
Se brode en fils de soie sur les draps de la nuit
Et l’aurore en velours en voit naître les fruits.
Émoulu à l’amer, il abîme le cœur
Il se ronge en silence ; une sourde douleur
S’écoule de la plaie en un mince filet
Et s’en va rejoindre les autres égarées.
Dans le foyer de l’âme, il réchauffe à la flamme
Des rancœurs endormies l’acier de sa lame
Et comme la lave d’un ancien volcan,
Il jaillit de l’ombre méprisant et blessant.
Si, usé par l’ennui, il ne sait plus que dire
Souvenirs et regrets, partir et devenir,
Il creuse le tombeau d’une vie en lambeaux
Où les larmes sèches y trouvent le repos.
Qu’ils soient doux ou émus, acides ou déçus,
Caressants ou cinglants, manqués ou éperdus,
Nourris à l’eau de l’âme, ils sont des mots du cœur,
De l’amour, de l’amer, du bonheur au malheur.