Le temps passe son temps à me bouffer des heures
Il ronge ainsi ma vie il me prend ma chaleur
Toute mon énergie et me laisse l’angoisse
De l’ultime moment de quitter ma paroisse
« Laisser le temps au temps », mais du temps j’en ai plus
Je voudrais bien rester, et gagner un surplus
Quand le moment arrive il faut bien s’accrocher
Sonne déjà le glas là-haut sur le clocher.
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Voilà plaisant avis que ne partage pas.
Le marin n’est perdu que s’il perd son compas.
Je refuse d’entendre une pareille sottise !
La vieillesse, souvent, est une friandise
Que les bonbons sucés ne remplaceront pas
Seule la sénilité compte au dernier repas.
Et je me veux gaillard, prêt à tout, même au pire
Je ne veux rien changer pour un virtuel empire ?
Je ne regarde pas, dans le rétroviseur
La jeunesse à ce jour, n’a pas eu mon bonheur
Du parcours déjà fait, elle n’a que l’espérance
Qui dit que de la suite, elle aura tant de chance.
De toute cette homélie, je retiens une chose
Toute une vie ne peut être pavée de roses
Parfois les souvenirs nous laissent un goût amer.
Les gerçures font mal quand s’approche l’hiver.
Mais que de sentiments ne conviennent qu’à l’âge !
Les jeunes n’ont pas de temps, juste pour l’héritage.
Tendresse et amitié, ces dons nous appartiennent,
Laissons leur la passion, nous savons...carpe diem.
Juin 2005