Entre les pics obscurs qui se mêlent aux cieux
De longs voiles d’argent surgissent silencieux
Puis glissent lentement emportés par la brise
Comme une chevelure aux amples mèches grises
Une oasis s’étend entre Cruz del Fero
Et les sauvages monts du grand O Cebreiro.
Une plaine sage, où grandissent les vignes,
En partitions dorées aux flavescentes lignes.
Avec El Acebo s’ébauche le Bierzo.
Ses passages couverts vêtus de nids d’oiseaux,
Ses escaliers de bois courant sur les pignons
Qu’éclairent dans la nuit de simples lumignons.
Ses maisons alignées toutes de blanc chaulées,
Aux colombages bruns et aux petits volets,
Dont les ardoises bleues ceignent les édifices
De couleurs d’océan sous un ciel de Galice.
Plus loin dans la vallée près de Pontferrada
Un château se souvient du pas lourd des soldats
Qui tenaient la muraille au plus fort de l’hiver,
Morne rempart de pierre aux angoisses ibères.