Combien de loups, les crocs ensanglantés,
L’oeil aux aguets, épient nouvelle proie
Pour rassasier leurs instincts affamés
De prédateurs, loups-garous de l’effroi ?
La vie jetée dans le monde du froid,
La chair meurtrie, le cœur en désarroi,
Le corps traîné jusqu’au milieu du bois,
Sous le regard pleurant l’indifférence
D’un promeneur égoïste, aux abois,
Habitué aux cris de la violence.
Cachez vos yeux, votre chemin passez,
Rôde la mort à l’armée nue de loi,
Elle défie la peur que vous cachez,
Votre déni d’autrui privé de joie
Votre courage à renier la foi
De secourir une âme que l’on broie,
Un corps brisé, torturé de surcroît ;
Ne cessez point de feindre l’ignorance,
Vous êtes sourd à la vie qui se noie
Habitué aux cris de la violence.
Les loups ravis d’avoir bien festoyé,
Le goût du sang que le plaisir accroît,
Que l’interdit, aux infâmes damnés,
Pousse à tuer, la force dans le poids,
Bavent fierté devant ce corps qui ploie
Tandis que vous, sous un ciel qui flamboie,
Conscience tue et la raison sans voix,
Vous préférez oublier la souffrance
Et embrasser le temps dans le jour qui décroît,
Habitué aux cris de la violence.
Prince d’amour, de l’Univers le roi,
A l’effronté au regard qui ne voit
Offre ton cœur, ta vue et ta vaillance ;
Il a perdu cette confiance en toi,
Habitué aux cris de la violence.
Moun
02/2005