Il pleut sur les Landes. C’est la première pluie
D’un été finissant, des beaux jours qui s’enfuient.
Des perles d’argent s’écrasent en silence
Sur un sable doré aux subtiles nuances.
Les clochettes menues de la bruyère mauve
S’agitent éperdues dans la fougère fauve,
Un bolet téméraires aux ardeurs juvéniles
Ecarte sans façon deux touffes de dactyle.
Les troncs noirs des pins s’élancent vers les cieux
Cherchant à les toucher de leurs bois prétentieux.
Un instant ils tiennent les fragments d’un nuage
Qui s’étire, se déchire puis poursuit son voyage.
Une biche raconte à son faon nouveau-né
Cette eau qui vient du ciel et qui mouille le nez,
Effaçant les odeurs, les parfums de la lande,
Prémice d’automne, en terre de légendes.