Week-end avait deux heures, soleil remplaçait pluie,
Déjà les perce-neige perçaient, ben … sous la neige !
Et je m’assoupissais lorsque, ô sacrilège !
Une incongre bruitée troua mon samedi.
La vicieuse berceuse d’un’ perceuse-visseuse …
Et vas-y que je perce, et troues-y que je visse !
J’décidais in petto qu’il fallait que je visse
De cet infâme écho la source bricoleuse.
J’apadeloupais donc, guidé par la rumeur
Jusque sous la fenêtre ouverte la plus proche
D’où sortait ribambelle de sons en débauche.
Tiens-toi bien, sabbatique, ignoble bricoleur !
Le mandrin bien en main, le sein baigné de sueur,
Bleu de travail en cuir et moulant sur les hanches,
Mon accorte voisine sur son travail se penche,
Et perce avant que visse, ondulant du valseur.
Imprimant à l’engin qui vibre entre ses doigts
Un va-et-vient lent pour mieux béton percer,
Les lèvres entr’ouvertes et tête un peu penchée,
Ell’ bricole, innocente et experte à la fois.
Soucieux de toujours secourir ma prochaine,
Je lui proposais donc assistance technique.
Ma perceuse perso lui parut une aubaine ;
Elle aima bien mes vis ainsi que ma pratique.
Nous nous quittâmes tard et depuis chaque jour,
Je guette à ma fenêtre la musique d’amour
D’une perceuse-visseuse à 3500 tours
Dont certains, je vous jure, valent bien le détour !
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