Faisceau perçant la nuit, le Phare est à chercher
Tous ses enfants perdus, écrasés de brouillard.
Il ne distingue plus ses fils ou ses bâtards,
Il veut ce soir à quai, pêcheurs ou régatiers.
Il sait que la tempête approche de ses flancs.
Les vents chauffent à blanc les crêtes de la foule
Des lames surgissant des creux que fait la houle.
Tout ne sera bientôt qu’un enfer rugissant.
Epaves ! Vous naissez près des veuves de mer,
Quand la corne Sinistre dit aux imprudents
Qu’ils ne sont pas de taille à défier les brisants
Que ses entrailles ruent en signe de colère !
La Mer est sans pitié, n’écoutant les prières
Des hommes dont l’orgueil a pillé ses richesses,
Violant toutes ses lois, décimant ses espèces,
Tachant tous ses ourlets de puantes matières...
Le Phare est englouti sous des monstres de rage.
La Mer veut son tribut, il sait qu’elle a gagné,
Que des yeux orphelins, ne verront pas rentrer
Un capitaine aimé, et tout son équipage...