La femme bleue s’en va, dans son âme une épine
Inquiète et douloureuse
avenue de l’espoir
faisons un pas de deux
se dit la femme bleue
vos yeux absents toujours et à mon chagrin sourd vos yeux absents toujours comme moucharabieh m’ont tenue prisonnière
Je suis fille du songe et du désert tout blanc, je cherche le hasard
pour lui rendre monnaie
de sa pièce
sur sa coiffure épaisse
poser un bonnet
noir
Les brins d’herbe me piquent
leurs efforts sont pointus et j’entend leur verbiage
ils ne m’empêcheront de courir mon chemin
d’arracher de mes mains
les trop pesants encrages
il faut tuer la paresse, il faut changer de cap, s’émerveiller encore des permanences faims
de la nature en fleurs, des nourritures simples pourrissant dans la glaise, des recommencements
que le vent chaud arrache aux cadavres d’hier
et que la nuit apaise
Je ne veux plus jamais de ces déroutes grises
qui échardent mes lèvres
je ne veux plus jamais me suspendre à des rêves
qui ne veulent de moi que le temps de nourrir
leurs propres insomnies
Je ne veux plus jamais de ces cristaux brûlants
sortis de leur matrice
et dont les sucs acides
rongent ma peau, ma vie,
rongent toutes mes nuits.
Je ne veux plus jamais de ces chemins désordre vers l’horizon qui court
et se moque de moi
le temps s’est incrusté comme une pierre mauve
et cueille solitaire les cris noirs des effraies
Je ne veux plus jamais la distance assassine
et le corps qui se tend
vers l’invisible muet cherchant quelqiue rapine
Je veux tendre mes lèvres
vers des fruits apaisants qui coulent sans flétrir
dessinent mes désirs sur des sables joyeux
je ne veux plus jamais
être une femme bleue.