Lorsque les souvenirs, se bousculent à ma porte
Gommettes de couleur et sirop pour la toux
Je fais la nique au temps, pour qu’il ne les emporte
Je tourne le couvercle, de la boite à cachous....
Du haut de mes six ans, planté dans mes chaussures
J’ai écouté le vent, à l’ombre du grand pin
Et même s’il m’a dit, que nul bonheur ne dure
Il est des morceaux d’âme, chauds comme du bon pain
Les senteurs du Lilas, chatouillent mes narines
Des perles de matin, constellent le jardin
Les roses sont parées, de larmes opalines
Et mamie Manuelle, vient couper du jasmin
Quand dans son tablier, Marie roule sa pâte
Je sens flotter l’odeur, du gâteau aux raisins
Au fond de l’atelier, s’affaire un vieux pirate
J’irai le regarder, bien caché dans un coin
Y’a la fille à l’Emile, qui me tourne la tête
Les émois à cet âge, ont un goût aigre-doux
Quand nous irons cueillir, l’arbouse et la pommette
Je lui déposerai, un baiser sur la joue
Moi le preux chevalier, elle ma douce reine
Je n’aurai pour épée, qu’une branche de houx
Elle sera cachée, juste au pied du grand chêne
Je viendrai l’arracher, aux griffes des grigous
J’ai remonté le temps, sans guide ni escorte
J’ai remis mes crayons, au fond d’un fourre-tout
Pour que mes souvenirs, ne reprennent la porte
Je les ai enfermés, dans mon coffre à bijoux