Parfum de vanille du rire d’un gamin,
Au menton maculé, une glace à la main,
Courant sur la plage entre les parasols
Sous le regard très doux de sa doudou créole .
Odeur d’iode et de sel du chuintement des vagues,
Lorsqu’ivre de soleil ma main soudain divague,
Caressant une peau aux reflets pain d’épice,
Que la moiteur pare de fragrances d’épices.
Senteur d’herbe mouillée de l’orage finissant
De fleurs aux arômes soudain resplendissants
Qu’éclairent par instant l’éclat jaune orangé
D’éclairs assourdissants dans l’air enfin léger.
Remugles de rhum blanc et d’alcool frelaté
Sur l’autel de mambos avides de flatter
Leurs loas favoris au rythme des tambours
Lorsque tombe le jour non loin de Petit-Bourg.
Puanteur des charniers quand se taisent les armes,
Et qu’alors éclate la mélopée des larmes,
Derrière des volets aux charnières qui grincent,
Dans les rues désertées autour de Port aux Princes.
Effluves de l’encens et pas hallucinant
D’un cortège dansant sur le son lancinant,
D’un air de blues ancien aux accords délicats,
Que joue un musicien sur son harmonica...