L’orage
Quand l’orage charbonnier
Décharge ses sacs de tonnerres
L’enfant endormi se blottit
Sous l’aile de son rêve.
Des tuiles en feu éclatent dans le ciel.
Le toit noir de la nuit vibre sous l’averse
Quand la pluie libérée déverse ses passions
Epaisse chevelure de tresses effluentes...
Une boule de lumière blanche dans un rond vert
Va et vient à sa guise dans la chambre du songe.
Tout devient impalpable cloisons murs et plafonds
Vitres et zincs des maisons luisent sous les éclairs...
Dans un champ un caméléon jaune rouge et noir
Etire sa langue ductile sifflant à mon oreille
Au travers des nuages promesses d’arcs-en-ciel.
Au loin sur un lac bleu je vois glisser des cygnes.
Avec le vent la nature écrit dans les feuillages
Les secrets d’une vie exempte de mensonge.
L’univers tout entier à l’enfant fait des signes
Quand l’adulte éveillé fort de ses certitudes
S’endort dans l’inconfort de ses incertitudes.
Raymond B le 6 février 2000