L’épreuve est ma compagne,
Douce et si tortueuse
Et je vais la tenant
Par la main, enlaçant
De phalanges amoureuses
Ses doigts qui crèvent l’aube au-delà des montagnes.
Je n’ai jamais connu le repos des clairières,
Jamais cessé d’aller vers les cercles de feu,
Ma vie enténébrée a faim du hasardeux
Pays de clair-obscur tapissé de lumière.
Embrasée et futile
J’ai tutoyé la mort
Et goûté le désert.
La folie m’a baisée
De ses lèvres habiles
Jusqu’à m’échouer au bord
De précipices enfers.
Tout ne sera qu’épine
Jusqu’au bout de ma route
Mais j’aime ces accrocs sur mon humeur chagrine,
J’aime le difficile,
Le caillou malicieux caressant ma cheville.
Le temps pose ses grains, chaque pesée me coûte.
Lente, si lente vais...
Que la mort n’assassine
Ces instants de fraîcheur par le regard saisis
Relachés
Aussitôt .
Lente, si lente vais,
Que mon ombre indocile
Voudrait bien s’échapper et courir au tantôt
Alors que l’aube naît et demande patience...
Mais... mon ombre c’est vous, que je n’avais pas vu !
Vous sur qui je projette mes meilleurs fantômes
Vous qui êtes prudents et gardez le silence
Harmonie retenue aux suaves arômes
Apprivoiser mes mains homicides
Du soi
L’épreuve est ma compagne et ma vie vagabonde
Histoire morcelée d’une pépiante aronde
Découpant sur le nuage l’aperçu
Disparu
L’épreuve est une porte
Qu’on me la laisse ouverte
Car où que je me tourne une joie est offerte
Larmes, chagrins, qu’importe
La joie est chose simple
La joie est un chemin.