Dans les rues de Léon je musardais sans but,Entre la cathédrale et San Isidoro.Je contemplais longtemps les décors minérauxD’un grand porche de pierre aux superbes volutes.Dans ces antiques rues mon esprit vagabonde.Tradition et présent en tous lieux se confondent,La cité cultivée préserve ses racines...Tout à coup j’arrivais à la « Casa Botines ».Le bâtiment n’était que triste parodie,Hérissé de flèches comme un oursin de pierre,Ou un gros baobab couvert de termitières.Une plaque annonçait : œuvre de GaudiC’était un monstre gris de blocs trop équarris,Un outrage au bon goût, une supercherie !Qui aurait mérité une plus juste placeDans un parc Dysneyland ou bien à Las Vegas.Cet horrible pastiche suffisant et obscèneImposait sa présence aux façades anciennes,Prétentieux trou-du cul qui vainement essayeD’impressioner des vieux que son audace effraye !Je n’en raffolais pas ! Qu’étais je pour juger ?Je n’étais pas d’ici, j’étais un étranger ...Soudain je crus saisir la cause de mon chagrin :L’esprit faisait défaut à ce contemporain !Pour trouver une âme, un peu d’humanité,Il lui faudrait du temps, du sang, des pleurs amersOr il est occupé par deux cents fonctionnaires !Monument à revoir ... dans une éternité.
-
Gaudi
...
- Accueil
- Gaudi
32 ème jour