Hé ! que mijotent-ils ces mots dans leur carbet
frileux au vent de mer ?
Pendant ce temps,
j’ai soif.
Allez venez les mots,
venez ! Etonnez moi
de pensées chalumeaux
Riez moi le chaos
de seuils en haut de chausses et flammes vernissées,
que le cercle s’allume de bouse ou d’Epidaure
le feu m’est vêtement, au risque de ma peau que j’arrache aux d’abord
et vous offre, cabots.
J’ai beau m’égosiller dans l’embrase du ciel
je ne vois rien venir, à part une corneille,
est-ce mauvais augure ?
Et si je dessoulais comme on se déshabille en me trempant le crâne dans les nasses du rien ?
Je suis une exilée au pays des dormeurs
des ivrognes des fous
et vous savez pourquoi ?
Je suis encore plus ivre,
encore plus rêveuse et plus aliènencore,
rendez moi les margelles
où poser les ocelles
trop vives
d’alphabête
que je les précipite au puits des oublie-tout...
Hé ! que cuisinent-ils dans leur refuge noir,
ces princes de l’ailleurs,
ces espions,
ces volages,
pendant ce temps
j’ai faim.
Allez ! Voguez bateaux,
déferlez vos faillances et roulez vos guetteurs dans la farine d’eau,
écumez moi ce ciel des virgules corbeaux,
je n’en veux plus un seul, entendu ? Plus un seul qui chatouille le vent,
la nuit est italique
et que dansent les vagues aux creux géographiques
allez, bandits, allez à l’horizon chercher
les mots à chat penchés
J’ai beau m’ amariner le plancher reste fixe et ne jamais chavire,
donnez moi un navire,
un vrai
un bagarreur des océans toilé.
Et si je descendais de ce grand Phoque blanc, j’y verrais de plus près ...
Mais que parolent-ils au fond de leur réduit ces brigands enterrés ?
Pendant ce temps
j’ai peur...
Venez les mots,
venez,
le temps est exotique
et les voix dans les arbres sont livres perchés,
la nuit est blanc satin,
est ce bien raisonnable,
venir de si profond et se perdre au matin
dans les cécités d’or et les feuillées goulues,
qu’on me rende mon arc, j’en ferai cuire un gros, à l’ombre de la pierre
un beau un misérable.
Je suis une exilée au pays de patience,
les sources enterrées naissent dans la lenteur.
Allez, dormez les mots, que je vous
ign-augure.