Sortant de Sahagun le camino réalRejoint la Meseta, sublime et minérale.Sur l’horizon un train filant vers Palencia,Déchire le décor ponctué d’acacias.Dans ce paysage nos sens sont différentsPlus grands, plus intenses ... sentiment fulgurant !Car la solitude confrontée au silenceDonne la sensation d’une pleine conscience.Mon esprit se fait nain et tutoie le néantPuis s’emplit d’infini me transforme en géant,Mon ombre torturée évoque BrancusiEn s’étirant sans fin sur le sol cramoisi.Un village désert, des maisons de torchis,Des trottoirs fatigués, des couleurs défraichies ...Dans ce grand dénuement se trouve l’harmonie,Sereine et limpide des instants d’agonie.El Burgo Ranero, le Bourg aux grenouilles,Où le marcheur quitte son ancienne dépouilleEt se transforme en prince ou en triste crapaud,Quand la Vouivre pose les lèvres sur sa peau.
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El Burgo Ranero
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30 ème jour