Je croise et décroise le fer
Fer d’une lance en pointe d’argile
Quand de ma plume je vis de revers
Et mes mots perdent toute lueur
Je croise mes mains sur une table
L’autel de la vie ne me dit plus rien
Il suffit d’un rien
Pour que la flamme gagne sa nuit
Dis, Ô toi qui me regarde. !
Peux-tu lire dans mes prunelles
Peux-tu pénétrer l’iris de mes pensées
Il est loin mon séjour sur cette galère
J’avale un torrent de fiel en guise de miel
Et cette liqueur broie le pouvoir d’écrire
Je crois qu’il est temps d’arrêter
A force de souffrir, je pense tout brûler
Juste un petit feu attisé de tous les écrits
De ces mille livres séniles
De ces voyages sans origine
Un simple geste et tous seront détruits.
Je n’ai aucune rancune envers les autres
J’ai tendu une main abîmée par les sels
De mes visions j’ai brossé les espaces
Il est temps de tout rejeter dans l’oubli
De la clarté j’aborde des moments de folie
De la sérénité s’articule le convoi de la rage
Et puis pourquoi courir derrière les mots
Car ils sont la cause de mes délires.
Et la nuit qui habite mon corps se libère
Des étoiles viennent poser le reste de fleurs
Je sors pour éclairer le fond du cour
Une étoile filante vient s’épancher à la source.
De la fureur le verbe change d’ossature
Un arbre aux rameaux chargés de fruits
Je tourne de nouveau cette page en vadrouille
Qu’emporte le déluge de mes ternes pensées
La voix de la sagesse remue mon esprit
Que de poètes ont vécu le même drame
Poètes maudits je m’identifie à vous. !
Et puis que faire face à sa destinée. ?