Les animaux craintifs se terrent.
Chemins vides, mornes déserts.
Les cases de bois grisé craquent.
Les toits grincent, les volets claquent
Les cieux courent tristes et noirs.
Recouvertes d’écume ivoire,
Les vagues grises et maussades,
Se fracassent sur l’estacade.
Le ressac bouscule des coques,
Que la houle à grands coups disloque.
Les cocotiers plient et se cassent,
Le vent hurle, tance et menace.
Au bout de sa folie, débordant de violence,
Luis s’apaise soudain dans un affreux silence.
Un calme terrifiant se répand sur les terres,
Pétrifiant d’angoisse l’homme de Basse-Terre.
Au dessus de Gwadloup, pareil à un vautour,
Luis cherche, féroce, des proies aux alentours.
Reprenant son souffle, le cœur empli de haine,
Il s’abat de nouveau, sa fureur se déchaîne.
Et sur les fraîches cicatrices
S’abat la trombe destructrice,
Sous l’explosion folle des gouttes
S’arrache le goudron des routes.
Toujours des coups, des chocs brutaux,
Le cri du vent sur les vantaux.
Entre les tourbillons fantasques,
La peur gémit dans la bourrasque.
Les toitures, d’un coup s’envolent,
Décapitant l’âme créole....
Un à un les animaux sortent,
En silence, s’ouvrent les portes.