Il a bien peu à nous donner
Si forte est la demande
Qu’il ne peut que nous distiller
D’éphémères offrandes
Puis il s’enfuit à pas feutrés
De peur qu’on ne l’entende
Histoire d’en garder sous le pied
Pour d’autres qui l’attendent
S’il s’attarde sur une fleur
Qu’il trouve sur sa route
Le vent l’envoie se pendre ailleurs
Pour une autre sans doute
On course ses petits bonheurs
Qu’il lâche goûte à goûte
Puis il se pose au son des pleurs
Sur une âme en déroute
Alors on lui ouvre les bras
Avides de tendresses
Il nous dit "j’attendais que toi"
Et nous en fait promesse
Pour ses beaux yeux on cueillera
Des brassées de tendresse
Comme on cueillerait du lilas
Pour sa tendre maîtresse
Enfin on renaît à la vie
On s’enivre à sa source
On s’y noie et puis on oublie
Qu’il faut que l’on rembourse
Bientôt il pille nos envies
Comme un voleur de bourse
Ensuite il s’envole du nid
Pour reprendre sa course
Alors vient la fin de l’amour
On ferme nos serrures
On s’emprisonne à double tour
On bâti des clôtures
Un vieux linge sur l’abat-jour
Cachera nos blessures
On rêve encore à son retour
Pour une autre aventure