Cousette de marine en ces temps d’après-guerre
Où les travaux d’aiguille aidaient aux fins de mois,
Elle rêvait pour moi d’un destin littéraire
Tandis que je goûtais à mes premiers émois.
Du piètre lycéen qui ne s’appliquait guère
On fit sans plus tarder un arpète aux abois
Qui ne dut son salut qu’au métier militaire
En quittant sa famille à la cloche de bois.
L’aîné l’ayant trahie en préférant les Armes
Aux Lettres et Beaux Arts, elle sécha ses larmes
Grâce à mes deux cadets couronnés de lauriers…
Ayant longtemps honni « Grandeur et servitudes »
Maman s’en est allée un matin de Janvier
Me laissant à jamais dans mes incertitudes...
M’a-t-elle pardonné mes trop courtes études ?
Mai 2025