Je voguais sur l’eau noire échappée de ma plume,
Mon vaisseau prenait l’eau sur la nuit océane
Prisonnier de la vague à l’ombre du silence
Je me tenais au mât, naufragé de la vie,
Dans le désert atroce où toute mort commence,
Otage de l’amour, infidèle à l’envie,
Quand soudain j’entendis une voix dans la brume...
Et mon cœur s’échoua sur un mot mélomane.
J’entendis un refrain que chantait une étoile
Je demandais son nom à la nuit sa gardienne
Et depuis ce temps -là sa chanson est la mienne
Même quand le brouillard sur nos vies tend ses voiles.
Quand elle fredonnait sa câline romance
Mon âme se taisait, mon cœur jouait tambour
Au rythme du soupir et de son chant d’amour
Je vibrais, je volais, comme une feuille danse.
Je savais l’essentiel à l’entame lyrique :
Elle était volupté, sa voix m’ensorcelait
Et j’oubliais le noir horizon imparfait
Imaginant sa bouche en accord romantique
Alors, ressuscité au cœur de la cité
Adolescent de toi, j’allais le cœur ému,
Ton sourire et ton nom je les portais aux nues
Oublieux de l’automne, renaissant à l’été.
La chaleur de nos voix et la brûlure fauve
S’accordaient au tempo de nos corps en folie...
Jamais je n’oublierai le divin’ incendie
De l’amour qui nous tue, de l’amour qui nous sauve !
juin 2006