Les draps recouvrent mes jambes,
mes mains sont enlacées l’une dans l’autre,
posées sur mon torse.
J’observe cette lumière factice,
cette lueur si faible qui me parvient de la rue,
cet éclat fragile qui t’empêchait parfois de dormir.
J’ai froid, seul, allongé sur ce lit,
je me demande ce que tu fais.
J’ai si froid, j’ai besoin de tes bras,
je pense à nous, notre vie me manque,
je pleurs.
L’odeur exquise de tes cheveux,
la douceur de ton visage sous la paume de mes mains,
les larmes de joies qui coulaient de tes yeux bleus,
ces lèvres délicates que je dévorais,
ces plaisirs éphémères que nous sublimions,
Toutes ces nuits avec toi me manquent.
Je me suis réveillé ce soir et, dans l’obscurité,
mes mains ont cherché ta présence.
Ma conscience était encore perdue dans ce songe qu’elle quittait,
et ma vie sublimée, celle où tu vis encore à mes côtés,
me semblait être la bonne.
Mes mains ont cherché la chaleur de ta peau,
le plaisir de ces caresses désintéressées.
Elles ont cherché cette femme qui m’aimait autrefois,
mais n’ont trouvé que le vide,
la fraîcheur d’un matelas qui a oublié les courbes de ton corps.
Et cette vie magnifiée, qui était mienne, ne m’a pas quitté.
Je t’ai attendue, perdu dans l’abrutissement du réveil,
me languissant de tes bras qui m’enlaceraient à ton retour.
Les minutes se sont envolées,
emportant avec elles l’impatience de te voir franchir cette porte.
Alors que des larmes glissent sur mes joues,
je prends conscience de mon erreur,
et l’idée que tu n’es plus que le souvenir d’une vie terminée,
s’empare de moi et roule dans ma tête
telle le ressac d’une vague déferlante.
Les images de ces instants de bonheur partagés
se figent dans mon esprit et me font remonter le temps,
mais elles sont floues,
comme prisonnières d’une prison de verre embuée.
J’ai peur, si peur de t’oublier,
mais je ne devrais pas.
Même si ton visage n’est plus aussi net,
le souvenir de cet amour qui nous a unis,
reste en moi.
Je t’ai aimée.
Tu m’as aimé.
Mais l’amour ne s’évanouit jamais,
Du moins, dans nos mémoires.