Ne te retourne pas, le chemin fut si rude.
Chaque pas dans la nuit m’a hurlé ton prénom,
J’ai tant versé de larmes, pleuré nos finitudes
Quand ta voix m’indiquait le lointain horizon.
Ne te retourne pas
Ou alors laisse moi
Seule.
Je n’ai plus peur du froid qui glaçait tous mes rêves
Des morsures du vent et du sang sous mes pieds
J’ai trouvé un arbri vierge sur cette greve
Et les betes sauvages viendront m’y réchauffer..
Peut-etre l’as tu su quand tu marchais devant
De ce pas habitué aux sentes en aiguilles..
Peut-etre l’as tu su que je revais de roses ?
Vois-tu si tu prenais ton baton et partais
Pour toujours sur la plaine étendue sous nos yeux
C’est moi qui, humblement, habillerais ton corps,
Panserais de mes lèvres tes pieds écorchés,
C’est moi qui remplirais ta gourde d’eau de Paix
Et dans tes mains si douces cacherais talisman
Afin que le chemin te soit nu de tourments.
Ne te retourne pas.
Laissons glisser nos mains
Et nos corps fatigués de tant et tant de mers
Agitées.
Posons
Nos rêves déchiquetés
Par l’émeri du sable
Redevenons embrun et mèlons nous aux vagues.
Laisse glisser mes yeux
Sur ton front que ravinent
Nos larmes emmélées.
Je saurai de mes doigts
Lisser tous tes orages
Si tu t’en vas si loin
Sur un autre chemin.
Fermons les yeux, fermons les yeux...