Incapable d’offrir plus que mon égoïsme
J’exultais en moi-même et le monde tournait
Un manège tranquille alloué au fatalisme
Après moi plus d’artiste et condamné l’attrait.
Elle survint sans fanfare et il était présent
Quelques autres inconnus surgirent du néant
Se prenant par le cœur l’acte d’amour créant
Forgèrent les maillons d’amitié en suspens
Que n’ai-je faire alors d’affections étrangères
Ma maison est bâtie sur pic de vautour
Mon huis n’est pas ouvert aux folies passagères
Qui ne portent que fiel à la pointe du jour.
Mais à travers les mots, au coin d’idées rimées
Se glisse l’unisson, indicible surprise
Une cordialité que je pensais grimée
S’insinue dans l’espace et déflore ma mise.
Ma cuirasse fendue, j’incline alors ma lance
Mes vaines parades n’apeurent que moulins
Aux pas de l’amitié mon âme se balance
La musique du cœur m’a prise par la main.
Un sursaut quelquefois encor m’immobilise
Me livrer en pâture est forme d’impudeur
Mais ressentir l’estime est sublime surprise
Qui ôte vanité et chasse toutes peurs.
Aux attentifs amis, je voue ma sympathie
Ils ont levé le loup et donné leur tendresse
Leur parole sincère sut créer l’empathie
L’éponge d’affection efface la détresse.
Septembre 2005