Accroche le gri-gri et monte en ta pirogue ;
Appuie sur l’azur gris, couche - toi sur la mer ;
Oublie tous tes soucis, laisse couler l’amer,
Sur l’aréole vague, ainsi qu’un amant, vogue !
Prends la mer par la taille et pénètre son sein,
Oh ! Baisers de l’écume, ô sel des corps en sueur !
Tous tes muscles bandés, savoure la douceur,
La tendre fellation, du ressac assassin.
Pousse droit, bien à fond, pour passer la grand’barre,
Déflore l’océan en un déhanchement,
Marie ce corps marin et ses rythmes barbares,
Immerge ton désir dans son halètement.
A la plainte océane, ton esquif qui se cabre,
Et jette sa semence aux embruns miroitants …
Le corps de ta pirogue retombe comme un arbre,
Sur l’amante insatiable, dont la houle reprend.
2003