Le ciel se noie ce soir dans un grand
désert gris
il est des fins d’été promises à la pluie
mon albizia s’effeuille sous la paume du vent
Pourquoi froisser ainsi
les frissons de cet arbre aux pompons innocents ?
Passagère de ma vie, passagère
j’entends
le clapotis du temps
le sourire du sable
secret insaisi...
non, je ne veux pas,
Si le soleil bougeait
si le sable soudain se mettait à pleuvoir
on me dirait sorcière
Je veux garder vivant ce secret que je touche
la lune pleure ce soir, elle a perdu les rames
de son bateau nuage, elles courent dans l’eau
Lune cache son rire
car on ne la croit pas
Il ne faut pas moquer la tristesse de Lune
elle est nouvelle ici,
elle ne sait pas tout.
Cessons de raisonner
elle pourrait nous rendre
son sablier
de lumière.