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  • Le chêne et le tilleul (Philémon et Baucis)

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    2. Le chêne et le tilleul (Philémon et Baucis)

Jean-Marin

Poèmes bucoliques 8 mai 2006
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Le chêne et le tilleul
D’après Ovide (*)

Envoyé par Pitthée (1) aux terres de Pelops (2),
J’arrivai près d’une eau grouillant sous les collines,
A l’heure où s’adoucit la caresse d’Hélios ;
Un chêne et un tilleul mêlaient là leurs racines.

Les foulques des marais y racontent l’histoire
Du dieu et de son fils aux ailes refermées (3)
Qui trouvèrent ici mille portes fermées
Alors qu’ils demandaient le repos, et à boire.

Une seule s’ouvrit, sous le jonc et le chaume
D’une pauvre maison, éclairée de l’amour
De deux frêles vieillards, une femme et un homme,
Baucis et Philémon, qui s’aimaient de toujours.

On disposa un banc, on raviva les braises,
On battit les coussins avec des joncs moelleux.
On sortit le tapis des jours de fête heureux,
On fit couler l’amour dans des jattes de glaise.

Mais voici qu’au dessert, figue et datte mêlées
Au pourpre du raisin, un prodige survint :
Le cratère d’argent et les coupes dorées,
A peine les vidaient-ils, se remplissaient de vin !

Les deux braves amants renversèrent leurs mains (4),
Demandèrent pardon pour injure au divin,
Voulurent immoler leur unique vigie,
L’oie blanche qui veillait sur leur petit logis (5).

Jupiter et son fils alors se sont levés ;
D’un mot ont condamné les voisins sans piété
A rendre leurs maisons aux remous des marais.
Baucis et Philémon seront, seuls, épargnés.

« Dites, nous exaucerons », fit alors Jupiter,
« Baucis et Philémon, votre vœu le plus cher ».
Un regard a suffi et l’un et l’autre dirent :
« Une vie, un seul cœur ; notre plus cher désir

Est d’abord vous servir, et nous serons vos prêtres ;
Puis, le moment venu de quitter cette terre,
Rester ce que nous sommes - un seul et même être
- Mourir à la même heure - Moi je serai ton lierre,

Toi tu seras mon arbre et près de ces marais,
Nos racines mêlées diront l’amour aux hommes
Au long des longs hivers et des brumes d’automne,
Des frissons du printemps aux chaleurs de l’été. »

…….

C’est ainsi que l’on dit que la pauvre masure
Devint en un instant un temple aux reflets blonds,
Où le soleil s’attarde, et en toute saison,
Réchauffe le marbre sur l’ordre de Mercure.

Un jour, longtemps après, un tilleul et un chêne
S’unirent à jamais à l’ombre des marais…
Passant de Bithynie, le vent dans son haleine
Porte l’ultime adieu de ceux qui ont aimé :

« Adieu mon épousé- Adieu mon épousée ».

D’après OVIDE, Les Métamorphoses, Philémon et Baucis.

Notes :

(*) Ovide, poète latin, voir présentation sur le forum de La Plume
(1) Pitthée : Roi de Trézène, grand-père de Thésée.
(2) Pelops : Dans la mythologie grecque, Pélops (en grec ancien Πέλοψ / Pélops, étymologie obscure), fils de Tantale et Dioné (ou d’Euryanassa selon d’autres auteurs), fut l’ancêtre des Atrides à Mycènes et donna son nom au Péloponnèse.
(3) Mercure qui, pour la circonstance, avait planqué ses ailes :-)
(4) Les mains renversées : attitude de prière, d’invocation, d’imploration …
(5) Allusion aux oies du Capitole …

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