De l’ennui, peut-être ?

Ainsi, j’étais tranquille, observant, mais intriguée devant ce spectacle singulier. Il y avait comme un stigmate de hableur qui s’empêtrait à laver les assiettes. Il n’avait manifestement plus de liquide-vaisselle. Dehors, juste une Mercedes, s’escrimait à surmonter un nuage, transparent comme certaines pages que je n’écrirai jamais. Sur le bord de la Lune, il y avait toujours cette même calculette qui n’en finissait pas de rappeler sa distance. On eut presque cru qu’il y avait une mer peuplée, comme une scène de méduse bercée hors d’elle. J’étais dans mon hamac, posée pour un temps, dormir et réfléchir. Il n’y avait pas lieu de rire. Catherine parlait encore entre quelques-uns de ses soupirs. Je la voyais bailler dans mes souvenirs. C’est vrai que la cuisine est comme l’espace, un terrain d’aventures où les plus grands travaux permettent de concevoir le meilleur des jours. Sur le balcon, un alligator surveillait les passants. Il portait une rose entre les yeux, une rose rouge bien entendu. Dans l’entrepôt où régnait un tel mirage, il y avait aussi, quelque part dans les hauteurs, un silence de rage qui n’attendait que de bruire la mer. Que dire de ce ton carthaginois ? Il se pourrrait fort que l’on conçoive des poubelles pour recycler les meilleurs déchets, en faire de belles polaires pour prémunir des plus grands froids. Il n’y avait pas encore de neige, mais on la sentait venir, comme un frisson rappelant qu’il suffisait de bien peu pour être bousculé. Il y avait de l’imaginaire, de la réalité.