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Delphine Lemaire

Le thème du mois 2 avril 2006
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Un faible rai de lumière éclaire par intermittence la passerelle sombre. Les pieds dans le vide, assis sur le muret de pierres qui surplombe le torrent il regarde s’écouler les eaux noires comme se consume la vie qui file entre ses doigts, automate brisé par la morosité des jours ternes et glacés.
Comme il l’aimait !

Le courant fait se briser quelques vagues modelées par le vent sur les rochers en contrebas et laissent une trace blanchâtre que la lune reflète, écho de son regard. La couleur du ciel lui rappelle leurs nuits et le désir l’envahit.
Il avait tant voulu cet amour, tout était si parfait. Il y avait cru et s’était plongé corps et âme, sans retenue, sans se défendre, prisonnier volontaire. Il se sentait si fort qu’il aurait pu abattre des montagnes, tellement fort qu’il pensait qu’elle oublierait de s’en aller.

Mais un jour, il la vit regarder vers la mer alors que quelques larmes glissaient le long de ses joues, délicatement, sans colère, sans cri. Il se tut mais commença à redouter l’aube qui se levait dans ses yeux de plus en plus pâles. Une ombre voilait son sourire quand sa main venait mourir dans la sienne, oiseau captif, elle s’éteignait, se fanait derrière les barreaux fragiles de son trop grand amour.
Alors un jour, il ouvrit la porte, l’embrassa une ultime fois et elle prit son envol. Un dernier signe de la main, dernier espoir, dernier adieu, son corps tout entier lui hurlait de la retenir mais il n’en fit rien. Et bientôt, elle ne fut plus qu’un point sur l’horizon de sa peine.

Les années sont passées maintenant mais il n’a jamais pu réapprendre à vivre. Un peu de vaisselle sale dans l’évier, quelques photos éparses sur la table du salon entre des bouteilles vides sont son seul univers.

La fraîcheur de l’eau le fait frissonner… comme il l’aimait ! Son souvenir lui fait si mal : cette douleur qui lui brûle les yeux, ces bras inutiles qui ne savent plus aimer, ce cœur qui ne connaît plus que la douleur. Il soupire, il se sent si las ce soir, alors tout doucement il se laisse glisser vers les ondes froides dont le murmure l’appelle inexorablement. Il la rejoint, serein et paisible.

Demain, on retrouvera son corps parmi les hautes herbes un peu en aval. Tout le monde croira qu’il est tombé et le curé viendra bénir son âme enfin en repos.

 
 
 
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