Octobre s’étire. Ils sont deux moi avant l’hiver...
Deux mois pour profiter des feuilles mortes, deux moi flânant le long des quais... Deux moi pour s’émerveiller d’une quatrième de couverture, deux moi unis par le même désir de lecture et d’écriture en cette saison des confitures... Et des champignons aussi.
Deux moi à la plume suspendue, deux moi émus par cette scène au bord du fleuve. Cette Seine prête à s’allonger jusqu’à l’hiver, la sienne a la fierté altière des cours d’eau importants, mais la sienne sait n’être que la branche où de vieilles feuilles sont encore à vendre.
Ils l’observent se courber aussi.
Ils marchent... Vaguent d’échoppes en terrasses sous les arbres couleur tabac... Ils se parlent, parlent d’impressions, parlent de cette Seine qu’ils aiment et de leurs lectures aussi.
Du vieux poète qui ne voulait pas sortir de prison et qui fit de sa passion l’essence de son œuvre... De Gabriel Garcia Marquez , de son « automne du patriarche ». Du ruissellement des mots, de ceux qui nous aident à avancer, de ceux qui nous nourrissent, de ceux que l’on voudrait écrire et de ceux que nous écrirons aussi.
Ce soir, ils iront écouter d’autres mots dits sur d’autres scènes par d’autres artistes. Ce soir, ils rentreront s’aimer... Ce soir, ils seront deux moi avant l’hiver. Et l’hiver sera doux aussi.