La voici à pied d’œuvre. Elle a bien potassé son cours, s’est déguisée en brune bon chic bon genre et sonne chez Bernard Webmaster.
Sur la plaque est inscrit un terme barbare qui n’est assurément pas dans les manuels de police.
« Docteur en pharmacie expert en mycologie » Docteur, pharmacie, elle connaît. Expert, c’est très flic, mais mycologie, c’est louche. Juste à côté de l’entrée, se trouve la vitrine d’une pharmacie tout à fait banale qu’elle n’avait jusqu’alors pas remarquée. Sans doute parce qu’elle est trop banale. Info ou intox se dit-elle à elle-même en son fort intérieur. (Il faut bien vous imprégner de la nature du personnage, ne vous étonnez donc pas de certaines répétitions redondantes, j’insiste). Ce n’est peut-être qu’une façade, qu’une couverture, ou que le hasard qui fait si bien les choses.
Un groupe d’enfants de huit à dix ans sort, alors qu’elle cherche à entrer. A chacun elle demande s’il est Bernard mais reçoit une réponse négative, sauf une fois, un gosse lui répond « Oui, Bernard Dranreb », consonance étrange, c’est louche. A la femme qui les accompagne, elle ne pose pas la question, elle est flic, tout de même et commissaire de surcroit donc pas complètement stupide. Bref l’enquête avance.
Le personnage suivant est Bernard Webmaster qu’elle reconnaît aussitôt à sa moustache qu’il n’avait pas sur la photo que de toute façon elle n’a pas vue. Ce commissaire Georges, quel cachottier.
Passons les préambules et assistons directement à la scène censée vous intéresser, l’interrogatoire discret de la BBR (blonde, brune, rousse, je suis un peu paumé).
Que me vaut cette ravissante visite déclare Bernard en desserrant une cravate devenue soudainement oppressante du fait de la brutale montée de la température ambiante.(J’en profite pour rappeler au lecteur distrait que nous sommes en automne et qu’en cette année bénie des Dieux le thermomètre largement post-estival flirte encore allègrement avec des températures qu’un bon mois d’août ne saurait renier. Si je peux être plus simple, mais bien sûr : « Il fait très chaud. » Mais cela n’explique pas tout).
Eloïse la sal... (Excusez-moi, cela a failli m’échapper), Eloïse donc, se fait langoureuse, elle tourne autour de Bernard dans une danse érotique des plus suggestive.
Alors mon mignon, je me suis laissé dire que tu avais des champignons.
Bernard est perplexe, qu’il sente des pieds, certes, mais à ce point.
Que nenni madame, que nenni.
La patiente n’est pas le fort d’Eloïse et c’est le moins que l’on puisse dire.
Ah ! Scélérat ! Vas-tu donc avouer.
Un flash, Eloïse prend conscience qu’elle s’est emballée pour rien, elle qui était partie pour se déballer, sans se déballonner… Et puis ce qu’on fait les rats, on s’en moque éperdument … (Oui, je sais, ça devient un peu compliqué à suivre mais courage, c’est bientôt la fin)
Mais qui êtes vous donc madame ?
Eloïse retire sa perruque de brune pour apparaître sous son apparence de vraie fausse blonde puisqu’elle est Russe… Non, rousse.
Inspecteur… Non, commissaire Eloïse Rich, pour vous servir, et vous faire parler.
Me faire parler ! Mais c’est une manie, qu’avez-vous tous contre moi ?
Les champignons !
Je n’ai rien à dire de plus que ce que j’ai dis au commissaire Georges.
Et qu’as-tu dis au commissaire Georges manant ?
Rien ! Je lui ai dit que je n’avais rien à dire.
Et qu’a-t-il dit, le commissaire ?
Rien ! Et il est reparti.
La dessus Eloïse se sent obligée de faire de même, et elle s’en va non s’en avoir auparavant gratifié Bernard du traditionnel : « Je reviendrai ». Réplique sublime, bien connue du lecteur averti qui se trémousse sur son trône, d’un mélange de plaisir et de terreur. Oui car il faut bien avouer qu’il n’y a qu’aux petits coins (Tiens, ça me rappelle un canard) que l’on peut lire un tel texte, en attendant la fin pour pouvoir s’essuyer le séant.
Bref l’enquête piétine, mais vous pouvez m’en croire chers lecteurs, Eloïse n’en restera pas là.
Hou, hou y ‘a quelqu’un… Ils sont tous partis.
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Eloïse contre-attaque 2
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¨Part two . Puisque je vous dis qu’on ne badine pas...