Suspendue à la quatrième branche d’un chêne majestueux, une fée minuscule épie le patriarche.
C’est l’automne ! Notre ancêtre adore déambuler dans cette forêt aux mille couleurs.
Rouge flamboyant, ocre, jaune, multitude de nuances de vert.
Le désir de s’allonger un moment sous cet arbre le saisit. Cet arbre qui lui ressemble tellement.
Toute sa vie, il a refusé de courber la tête, et ce chêne, immense dans sa fierté de Maître de la forêt, l’attire irrésistiblement.
Il s’installe sur le tapis de feuilles mortes qui crissent sous son poids et sort de sa poche sa pochette de tabac.
Aussitôt, la fée plonge sur son épaule :
« Ha non ! Pas de ça ici ! Vous voulez polluer cet endroit merveilleux !
Regardez autour de vous, admirez, respirez l’essence des différentes sortes de bois.
Ici rien n’est à vendre, la nature vous offre un monde magique, profitez-en ! »
Le vieillard, honteux et confus, jura en rougissant, qu’on ne l’y prendrait plus.