Quand sera venu le temps pour nous
de n’être plus que vieux et doux ;
quand les heures auront creusé des rides
sur nos visages au teint livide :
elles partiront.
Quand il leur faudra un autre amour,
plus fort, plus jeune ; un pour toujours.
Au moment où leurs cœurs s’ouvriront pour d’autres,
que leurs émois ne s’ront plus nôtres :
elles partiront.
Mais, elles resteront nos petites filles
si pures, si douces et si gentilles.
Quoiqu’il arrive ; que le temps fasse,
elles ne cèd’ront jamais leurs places.
Elles s’ront couchées sur des photos :
bébés, p’tites filles et puis, ados.
Que la vie va vite en besogne
pour ôter ces rires qui résonnent.
Quand notre vie ne sera qu’archives,
nous serons seuls, quoiqu’il arrive,
face à ces tiroirs, remplis d’albums,
pleins de l’époque des boules de gomme.
Elles partiront.
Mais, il me reste quelques années,
et, de mon mieux, j’en profit’rai.
Mais, quand sonnera l’échéance,
je souffrirai seul, en silence.
Mais, elles resteront mes petites filles
si pures, si douces et si gentilles.
Quoiqu’il arrive ; que le temps fasse,
elles ne cèd’ront jamais leurs places.
Elles s’ront couchées sur des photos :
bébés, p’tites filles et puis, ados.
Que la vie va vite en besogne
pour m’ôter ces rires qui résonnent.