La mer qu’on voit danser le long des golfes clairs, chantait Charles Trénet, me subjugue, me hante et pourtant aucun autre paysage me calme et me guérit de mes blessures comme elle. La mer qui ne m’a pas vu naître m’a porté dans son sein, c’est auprès d’elle que je prends confiance sur ce monde inhumain et désabusé. Elle se met en colère parfois, Là les vagues arrachent tout sur leur passage et gare aux navires imprudents... Je suis allée en montagne, le paysage y est magnifique sans aucun doute mais, elle, la mer m’ a manqué à un point que vous ne pouvez imaginer. Je ne peux vivre avec elle mais sans elle, c’est impossible aussi, que faire alors ? Je ne sais pas en parler comme le font les poètes, je me contente de ressentir en silence ces moments de plénitudes intenses. J’aime voguer en pensée sur ses vagues, plonger dans mes tourments pour renaître dans une liesse indescriptible. Je pars et reviens selon ses marées vers des lieux inconnus mais empreints de rêves. Des rêves, oui, d’Afrique, d’Amérique et des iles paradisiaques. Jamais, les montagnes ne m’y emmeneraient, encore moins la campagne. J’ai essayé d’ aimer cette campagne mais rien ne m’y attache que des biens matériels et souvent perrissables. La mer, mon amante m’aime et je l’aime. Nos tempêtes sont violentes mais nos réconciliations encore plus profondes au fur et à mesure que le temps passe. Je repartirai sûrement en voyage mais toujours, je reviendrai vers elle, la mer, ma mer...