J’ai glissé loin des terres vers d’incertains nuages
Où l’océan clame le chant des baleines perdues
Tirant Gréements plus lourds que certains mirages
Flibustier vainqueur de ces mondes prétendus.
Et j’ai vu loin des hommes, l’ombre de leur carnage
Dans les abîmes sombres d’atroces mariages.
Alors hissant la Grand’Voile, les ailes m’ont emmené
Vers des cieux bleutés aux paisibles naufrages
Parmi les étoiles grandioses de la destinée
J’ai reconnu dans les immenses nuées glacées
L’instinct noir sauvage de ma profonde détresse,
Comme chaque verre brisé, insoutenable ivresse.
Succubes ravageuses d’âmes perdues délectables
Immenses chimères aux murmures convoitables
Je ne cesserai de lutter contre vos fragiles rumeurs,
Dans la main l’épée glaciale de l’impassible tueur.
Le vent me rallie de force à l’écume barbare
Comme le misérable aux dents sanglantes des loups
Et hissant à moi le volumineux et solide poignard
Je n’y vois que le reflet de mon antique courroux.
-
L’âme vengée
...
- Accueil
- L’âme vengée
Ma souffrance est ma vengeance contre moi-même.
[Albert Cohen]