Sur un bloc de corail que le récif expose,
Comme un grand éventail la vague azur explose
En panaches d’argent qui volent dans les airs
Semant aux quatre vents des perles de lumière.
L’eau du lagon-cristal couleur d’aigue-marine,
Prêche l’indolence, les distractions badines.
Le soleil du matin dans les ondes limpides,
En reflets pointillés s’éclipse enfin timide.
En silence je nage au plus près de la kaye,
Observant les oursins, les poissons de rocaille.
Sous des madrépores, deux énormes murènes
Jouent les gardes du corps du jardin des sirènes.
L’anémone ventrue sur son rocher ondule
Mêlant avec méduse ses longues tentacules,
En une valse lente au rythme de la houle.
Au loin, nonchalante, une yole qui roule...
Soudain passe une ombre et la peur me taraude,
Un spadassin des mers se déplace en maraude !
Barracuda rôde près de moi, impavide,
Dans son œil, faraude, sourit la mort livide.
Méprisant, regard froid, il me néglige enfin
Recherchant une proie pour assouvir sa faim.
Longtemps je guette l’éclair que dessine bécune
Sur les fonds outremer du pays de Neptune....