Et voilà, tout est dit !
Enfin, pour parler vrai, rien n’a été dit mais le silence parfois remplace avantageusement les mots. Il évite les reproches, les critiques acerbes et les jugements hâtifs.
Tu m’oublies.
Je t’oublie.
Comme si la vie n’avait jamais fait se croiser nos routes, comme si ces années avaient été peuplées de vide, comme si ton sourire n’avait jamais existé.
Pas de cri, pas de larme, tout cela est inutile, c’est peu de chose en somme une rupture : un nom barré sur le répertoire de soie bleue, une touche ‘efface’ à enfoncer sur le clavier du téléphone, quelques années de souvenirs à gommer, des rires, des peines, tout ce qui faisait notre vie, une page à tourner.
Bien sûr, parfois un regard croisé me fera penser au tien et ravivera une douleur que mon âme niera. Une voix me fera chercher, le cœur en émoi, ton visage parmi tant d’autres visages. Mais le vent emportera ton prénom que je murmurerai sans le vouloir, comme une trace figée, qui tel un soupir, brûlera mes lèvres.
Bien sûr, au hasard d’une rencontre, un parfum éveillera en moi le souvenir de ta peau et me laissera déchirée entre passé et présent mais sans espoir de futur.
Bien sûr il y aura ces larmes que j’essuierai en cachette, lorsque les ténèbres glaceront mes veines en plein cœur de l’été et que ton souvenir brisé s’éloignera de moi en nuages empourprés de regrets.
C’est peu de chose en somme une rupture, ce n’est qu’une page à tourner…