Il fait doux, la pénombre descend doucement sur cette plage. La mer au fond, roule et déroule dans un mouvement perpétuel ses vagues... Rien n’a d’importance ici... seule une petite musique se promène dans ma tête et chasse des années de merde qui l’ont polluée.
Pas un chat, pas d’humain non plus à se ballader, je suis calme, mes pieds foulent et s’enfoncent dans le sable, je n’y fais pas attention, je m’assoies sur un gros galet et je regarde l’horizon, au loin, très loin... Là où ne peuvent plus porter mes yeux... Là où il n’y a ni colère, ni chagrin. Je laisse mes souvenirs remonter et envahir mon âme...
Mon enfance me rattrappe et soudain devant moi, mon grand père fume sa pipe assis, à la grande table qui nous accueillait tous les jeudis pour notre goûter. Son atelier grand ouvert nous laisse jouer avec les copeaux de bois. Ah ! Ces odeurs de bois, de tabac s’insinuent en moi et me font oublier celles présentes des algues et de l’iode, pourtant pas les mêmes... J’ai tant recherché mais en vain... ces petits bonheurs et c’est là près de la mer que je les retrouve. La mer qui est mon refuge, mon nid, là où tout peut se balayer à coups de rouleaux... Là, je retrouve de la châleur, des rêves, la sérénité tant attendus et que je pensais à jamais perdus.