Elle regardait vers l’horizon l’union du ciel et de la mer, fusion parfaite aux teintes azurées.
Debout sur la falaise, cheveux au vent, surplombant les vagues écumeuses qui se brisaient sur les rochers, laissant derrière elles des empreintes immaculées et éphémères de dentelle, elle souriait.
La douce brise déposait sur ses lèvres au goût de sel un tendre et chaste baiser, et lui ramenait du fond des âges évaporés l’écho de ses légendes oubliées.
Elle était seule et sereine, le monde l’avait perdue.
C’est alors qu’elle fit un pas en avant et se précipita vers l’abîme.
Elle volait...
Vers le néant, vers la lumière, vers l’absolu...quelques secondes d’éternité qu’elle dérobait au temps, à la vie.
Le cœur léger, sous la caresse des embruns, elle obéissait soumise et fière à l’appel inexorable des flots.
Elle se sentit si bien quand les eaux l’aspirèrent dans un tourbillon ardent et effervescent qui la ramenait au fondement de l’existence.
Et puis plus rien, pas de regret, plus d’amour, plus de haine.
Le vide.
Elle regagna la plage à peine surprise d’être toujours vivante, elle ne ressentait rien d’autre qu’un peu de lassitude.
Elle ne vit pas que ses pas sur le sable ne laissaient aucune trace et que le soleil ne renvoyait plus son ombre.
Elle avait cessé d’être.
Elle replia ses ailes et tel un ange déchu reprit la route de sa destinée.