Aussi loin de moi puisse-t-elle être
Elle se rapproche un peu plus chaque jour.
Autour de moi elle traine ses guêtres,
Sans pour autant, menacer ma vie ni son cours.
Je profite de la jeunesse de mon corps
Pour jouer avec, et l’exploiter au maximum,
Que je prenne des risques ou que je fasse du sport.
Mon corps n’a que vingt ans, il est en forme.
C’est encore le temps de la séduction,
Le temps où l’on se trouve beau. Osons !
Je profite de la jeunesse de mon esprit,
Pour faire, et dire toutes sortes de choses.
J’ai une excuse : je suis jeune comme on dit.
Garde à vue, mais aussi soirées que l’on arrose…
J’ai prévu de garder ma jeunesse
Pendant encore cinquante ans. Rien ne presse !
La vieillesse a du souci à se faire,
Avec moi elle partira de très loin.
Elle aura beaucoup de travail pour
Me ranger parmi les vieux groins.
La vieillesse n’a d’âge que dans votre esprit.
Moi j’y vois une seule ride et beaucoup de sagesse,
Voilà ce que je lui associe.
La peur, la honte, la résignation, la fatigue, je vous les laisse.
Mon corps vieillira, certes.
Mais mon esprit sera toujours celui de la jeunesse
Inconscient et insouciant, je profiterai sans cesse
De la vie qu’on m’a offerte.